La Croix notre victoire
Évangile de Jn 3,13-17
« Il faut que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle ». Elevé sur la croix ou dans la gloire ? Le texte joue sur cette équivoque car, pour l’évangéliste Jean, ces deux élévations n’en sont qu’une. La croix, une glorification ?
Le peuple d’Israël, dans le désert, avait perdu confiance. Le camp fut envahi de serpents, image du tentateur qui pousse à la révolte contre Dieu lorsque les choses ne vont pas comme on voudrait. Dieu demanda alors à Moïse de placer un serpent de bronze en haut d’un mât. Ceux qui le regarderaient seraient guéris de la morsure.
Regarder le serpent, c’était voir en face leur révolte contre Dieu pour y renoncer. Voir sa propre faute telle qu’elle est, c’est en mesurer les conséquences et l’illusion qui l’a motivée. C’est donc en avoir horreur. Qui s’obstinerait à conduire comme un fou après avoir tué son passager dans un accident ? Avoir le courage de regarder sa faute permet de voir sa propre responsabilité et ouvre à la repentance.
Regarder Jésus sur la croix, c’est voir les conséquences de nos fautes sur lui et, en lui, sur ceux que nous avons blessés. La Croix est notre victoire sur le péché dès que nous acceptons de regarder Celui qui est mort de notre douleur et de croire à son pardon.
Le mal est une réalité qui dépasse l’homme mais Dieu veut l’en délivrer. La vraie faute est de refuser de voir en face sa faute, de se cacher comme Adam devant sa propre responsabilité et de désespérer du pardon.
Odile van Deth